lundi 13 juin 2016

Année 2016: un bon cru

Après un chrono sur semi à Fleurbaix (1h28) et un chrono référence de 3h27 pour mon 1er marathon à Paris, l'objectif suivant était de passer sous les 40 minutes sur un 10km.

Marathon terminé, je me suis pris 2 semaines de récup et ensuite après une semaine de reprise tranquille je me lance dans un plan de 6 semaines pour courir le 10 en 38 minutes. Mon temps référence 40'37 pour mon 1er et unique 10km l'an dernier à Sainghin.

Merci à Clothilde, son fils, Vianney, Armand, Clément et autres que j'oublie sûrement qui m'ont accompagnés par moment sur mes dures séances de fractionné.
L'entraînement n'a pas été facile car souvent tout seul, mais l'entraînement paye!

La dernière semaine j'ai fini je n'avais plus de jus et me demandais si j'avais pas vu un peu grand, les conditions météo les jours précédent la course ne me confortent pas non plus.

Jour J le temps est clément, H2R est très représenté. Je fais un gros echauffement, et me dis que ça sera compliqué.

Au final après un démarrage très rapide, je me remets dans les bases fixées, pour me placer derrière un groupe d'une vingtaine de coureurs.
Au fur et à mesure des km je gagne des places et me sens de mieux en mieux. Au 5ème km je pense être dans les 12, puis vers le 7ème km on m'annonce 8ème.  La je me dis c'est bon top 10.

Et la je sens qu'il y a peut être qq chose à jouer quand je continue à doubler un puis 2 puis 3 coureurs.

Je me retrouve alors à une centaine de mètres derrière un coureur à l'entrée du dernier secteur pavé et me rend compte que j'ai peut être une 3ème place à aller chercher, mais sans en être vraiment sur et en étant pas sur de pouvoir encore relancer.

Et la tu te dis que jamais peut être tu ne pourras aller rechercher un autre podium, c'est inespéré,  je relance et fais un dernier km dans les pavés à fond...

Voilà c'est fait 1er podium pour moi, une bonne année après mes débuts,  avec un record personnel amélioré de plus de 3 minutes.
Je finis en 37'23.

Quel fierté de se trouver avec une coupe face aux amis de l'h2r,  la belle famille (bravo à mon beau-père qui fini en 55'), et ma chérie qui porte mon enfant depuis 3 mois et demi. Quel début d'année!

Fier aussi d'être apparemment le 1er homme de l'h2r à monter sur le podium au scratch. Voilà Micka tu m'avais demandé qq lignes, mais je n'ai pas su faire plus court lol

mardi 5 avril 2016

sur la route du marathon de Paris

Mardi 29 Mars: c'est le dernier entraînement pour nous.
On sort d'un week-end avec changement d'heure, je ne sais pas si c'est ça ou alors l'échéance qui approche, mais les nuits ne sont pas terribles.
Cette séance est tranquille, on part à 4 avec les fidèles Jeff "Tuche" dixit Geoffrey, justement Geo notre troubadour et Armand avec qui j'aurai fait une grosse partie du plan. C'est vraiment détendu, on discute des derniers préparatifs, de nos doutes, nos attentes, elle fait vraiment du bien cette petite sortie et elle marque la fin de tout un travail.
Cette semaine aura été courte tellement j'avais de choses en tête et de choses à préparer,  mais longue à la fois tant j'attendais le week qui marquait pour moi le début des congés, mais surtout le grand départ pour la capitale.

Mon sac spécial affaires de courses est déjà prêt du mercredi, et tous les soirs je vérifie ma petite liste, être sûr de n'avoir rien oublié...

Vendredi soir dernier préparatifs, le départ c'est Samedi matin, je matte un peu Koh Lanta puis décide d'aller me coucher (à l'heure qu'il est je ne sais toujours pas qui est sorti).

Samedi matin le réveil n'a pas eu le temps de sonner, il est 6h et je suis déjà bien éveillé. Préparation des gâteaux sport isostar, de la bouteille de malto, ça fait 2 jours que j'en bois et je sens que le ventre commence à saturer, je sous dose encore.

Et me voilà sauté dans la tenue de sport et je pars pour une petite sortie matinale, il est 6h30. Je cours tranquille, puis je me sens bien et accélère un peu, je cours 25 min et ça me fait un bien fou, à la fraîche,  dans le calme avec le sourire aux lèvres,  le marathon c'est demain.
Je croise Armand qui s'en va chercher Thomas pour le grand départ.

Retour à la maison, petite douche,chargement des affaires, qq barres de céréales et le malto pour la route et nous voilà partis.

On avale la route tranquille, j'ai toujours ces petits barbouillements au ventre.

On arrive assez facilement au salon du running au parc des expositions, mais grosse galère pour stationner, ça me fait monter un peu en pression.
On trouve enfin à garer et là on arrive, grosse file d'attente à 11h, et cette p... d'envie de pisser,vive le malto.



Salon du running, EXCEPTIONNEL! Une organisation comme j'en ai jamais vu, ils ont vraiment géré. Aucune attente. J'enchaîne dépôt du certificat médical, carte d'identité, retrait dossard, retrait sac à dos... en moins de 10 minutes. Un grand respect pour cette organisation au top qui nous suivra jusqu'au bout de l'aventure.



Maintenant place au salon, je vous épargne les détails, mais c'est un régal. Petit à petit on se retrouve tous et partageons ensemble,avec le club h2r, un petit pique nique et une séance photo aux couleurs du club.




Les jambes commencent à piquer, avec ma chérie on décide de rejoindre l'hôtel pour se poser un peu, il est déjà 16h. Au soir nous faisons le chemin en métro jusqu'aux champs élysées pour repérer avant, et mangeons dans une petite brasserie.
Petit regret de ne pas pouvoir être avec le reste du groupe à la pasta party, c'est ça de ne pas manger de pâtes...😢

Prépa de la tenue et de l'équipement, détente devant le classico, merde le Barça s'incline...et enfin dodo.

JOUR "J"

Encore une fois le réveil n'a pas le temps de sonner, je suis au taquet, et à ma grande surprise je suis super zen et détendu, ce qui est rare pour moi qui suis assez speed. "Pensées positives" dixit Mr Mazingue mon fidèle ostéopathe,  ça ne me lâchera pas jusqu'à la ligne d'arrivée ou presque.

Le programme, 6h 1er gâtosport, une goutte d'eau, une petite douche, 2ème gâtosport avec de l'eau, il est 6h30. Préparation du corps, avec massage avec le baume du tigre, massage des pied et des épaules à la Nok, préparation du sac avec les flasques et la poche à eau puis des gels et barres. Il est 7h je m'habille et ça y est on peut partir vers les Champs.

Dans le hall on croise Christelle,  Geo, Fabien et Thierry. Derniers encouragements et c'est parti. Je remange un bout de gâtosport.

Nous voilà sur les champs élysées, 2 jours que j'ai du mal à aller aux selles, prise de 2 smecta, indispensable avant une course.

On avance avec Mag jusqu'au sas 3h30, on prend qq photos, je savoure l'instant, c'est grandiose.





J'entre dans le sas et commence à m'échauffer un peu. Le monde commence à arriver, le temps est au rdv, un peu à la fois je me dévêtis et puis je m'assois un peu pour faire le vide dans la tête,  que des pensées positives, je me projette passant la ligne, c'est dingue ce que je peux être zen. Jusqu'au départ ma Fc ne dépassera pas les 80.


Quel bonheur d'avoir ma chérie derrière le grillage, ça aide de ne pas se sentir seul, j'envie les amis d'être à plusieurs dans leurs sas respectifs, il m'a manqué de pouvoir partager tous ses moments avec quelqu'un d'autre, mais l'appel du chrono m'a fait changer pour ce sas.

Ça y est le départ est donné, un pur bonheur...

Faire attention à ne pas s'emballer, la 1ère partie du tracé est apparemment plus roulante, il ne faut pas se griller. Je décide quand MM au lieu de mes 5 min au kilo de tourner autour des 4.50, je pense que c'est indispensable pour moi passer sous les 3h30.
Je pense aux conseils des gens du club, de prendre du plaisir, et j'en prends énormément,  tous ces gens sur le bord qui crient, chantent, t'encouragent.  Tous ces groupes qui jouent sur le bord de la route, toutes ces cultures qu'on découvre en passant d'un quartier à l'autre, toutes ces odeurs, 2/3 fois ils m'ont fait saliver avec leurs odeurs de poulet rôti. Je savoure réellement, je suis bien, mais qu'est ce qu'il commence à faire chaud, toutes les 2 min je m'essuie le front. Je fais les choses bien, je m'hydrate régulièrement grâce à ma poche d'eau, j'ai pris un gel 5 min avant le départ, une barre isostar au 10 ème. Je suis content d'avoir tout prévu, quelle folie aux ravitos! J'ai appris une chose, quand les ravitos arrivent, si c'est à gauche, je vire à droite. Les gens sont dingues à se jeter comme ça sur la 1ère table.

Toujours est-il que jusqu'au 15ème tout va bien, je maintiens mon allure sur du 4.50 environ et je savoure. Au 15ème 1er engorgement, et tout se passe pas trop mal, je surveille beaucoup ma Fc et mes allures à chaque km, par contre j'essaie de ne pas penser trop aux distances.
Ma Fc est autour de 140 jusqu'au 10ème puis monte doucement jusque 150 au semi. Pour l'instant tout va bien, je passe le semi en 1h43, c'est mon 1er point de référence, j'ai gagné plus de 2 minutes sur mon objectif... ça me fait du bien, mais j'ai en tête que le second semi est plus dur, donc si je veux atteindre l'objectif, il faut à tout prix garder ce rythme.


J'ai repris un gel au 20ème, je sens que je dois surtout rester positif dans la tête,  car même si jusque là ça s'est bien passé, je me rends compte que la route est encore longue, et la chaleur se fait ressentir.

C'est dur de garder l'allure, slalomer entre les coureurs, j'ai aussi dû souvent emprunter les trottoirs, et petit coup de gueule contre ces gens qui traversent devant toi ou qui se mettent devant toi pour faire des photos sans même se rendre compte de l'effort que ça te coûte de les éviter.

Toujours est-il que j'avais prévu au 20ème de marcher un peu pour prendre mon gel et ainsi faire retomber ma Fc. Mais pris dans l'élan et par le chrono qui est bon, je zappe. Avec du recul je me demande si c'était une bonne idée.

Les km commencent à être longs, je ne savoure plus autant, mais les jambes sont bien, le moral aussi.

Puis arrivent les tunnels, et avec eux la 2eme partie de la course. Le 1er est super long, changement de température, le brouhaha des ventilateurs, le manque des gens autour, la perte du signal GPS et donc des repères,  et puis sa remontée et soudain ce coup de chaleur et le retour du public.
On en enchaîne plusieurs comme ça, cette partie du parcours ne m'aura pas laissé que des bons souvenirs, on ne sait plus trop où on en est dans les allures, les km semblent longs, puis arrive le 29ème où j'aperçois la tour eiffel,  je retrouve le sourire. Puis j'aperçois mon pote Freddy qui est venu m'encourager, ça fait un bien fou, j'arrive au km 30 en 2h27, soit 3 minutes d'avance sur l'objectif. Là je vois matérialisé le mur, je regarde mon chrono, allure 5.04, je ne dois pas le laisser me faire un sale coup, une pâte d'amande, et on remet les gazs, pas question de me laisser endormir! Je ne dois pas baisser de régime maintenant ou j'ai peur que mon corps ne comprenne pas, je me remet donc sur mon rythme de croisière, je me rends compte que le corps imprime vite, car je suis régulier.

Je sais que ma chérie m'attends au 36 ème, ça me force à rester bien, mais c'est vrai que ça devient plus dur, je me donne des points intermédiaires: 32ème, 34ème, tout en courant à droite pour ne pas la louper, puis Freddy est à nouveau là, il court avec moi qq mètres et ça fait du bien, j'essaie de ne pas montrer que c'est dur pour moi. Il me dit que Mag est au dessus, je cours donc en scrutant la foule, je ne veux pas la louper. J'arrive donc au 36ème et la vois, elle ne me voit pas tout de suite, mais je ne trouve même pas la force de crier, j'attends d'être à sa hauteur pour lui crier que je l'aime, et ça fait un bien immense de voir des têtes familières. Merci à eux, j'essaie de voir un couple d'amis qui devait être dans le coin, mais je ne le vois pas.

Allez! Il reste 6 km,  des broutilles me dis-je, c'est quoi 6 km quand on court 4 fois par semaines...c'est juste énorme, interminable, une éternité, de la souffrance, finies les pensées positives, ou alors elles s'estompent rapidement.
J'essaie de penser à la ligne d'arrivée,  je souffre, néanmoins le mental me guide, c'est lui qui me porte, mes jambes ont imprégné le rythme, j'ai beau être dans le dur, elles continuent à foncer, ça fait des km que je ne fais que doubler les autres, et encore et encore, et pourtant j'ai chaud, j'ai des douleurs au ventre qui m'empêchent de m'alimenter depuis le 30ème,  il aurait pourtant fait du bien ce gel coup de fouet. Je sens que mon corps se décompose, mais mes jambes elles me portent toujours, mais
jusque quand?
Et là je fais km par km, en me disant toujours plus que 5,4,3,2...Tout en me disant que c'est rien et pourtant ça me paraît toujours tellement plus long...

Je me suis toujours demandé comment des gens pouvaient abandonner ou s'arrêter si prêt du but, après tous ces efforts, après en avoir tant "chié". Maintenant je le sais.
Les km 37,38,39 sont interminables, malgré l'allure qui reste maintenue, c'est le corps qui gère, l'esprit s'échappe peu à peu, lui est en train de me lâcher.

Merci aux spectateurs qui nous poussent, je cours en scrutant la foule, le regard vide, avec l'espoir de croiser un regard connu, le rythme est toujours là au 40 ème,  ce qui me fait tenir c'est de me dire que mes jambes ne m'abandonnent pas et qu'elles vont me porter jusqu'à ce chrono tant espéré. Et c'est juste ça qui me fait tenir, dans ma tête je me dis mais comment pourrais je en refaire un après ça,  pourquoi je ne me suis pas arrêté marcher un peu au 20ème, et pourquoi et pourquoi...

Malgré tout ça,  je fais encore le 41eme en 4.52, comme quoi c'est le corps qui marche mécaniquement. Je ne sais pourtant pas si près du but si je ne vais pas m'effondrer avant la fin, tous ses gens sur le bord c'est magique et pourtant ça me paraît si irréel, je suis dans une espèce d'inconscience qui me porte, en arrivant au rond point porte dauphine je vois la ligne et pourtant ça me semble encore si loin, Freddy et ma chérie m'ont interpellé et pris une photo, je leur ai fait tant bien que mal un signe de la main et pourtant je ne me rappelle même pas de ce moment, le dernier km à été le plus dur, je suis descendu à 5.15 et à presque 170 de Fc, j'étais dans une sorte de trance, d'état second avec juste une envie:enfin franchir cette foutue ligne, encore maintenant je ne sais quels mots utiliser pour décrire cet état dans lequel j'étais! Cette sensation particulière que vous ne contrôlez plus rien, et qu'à un moment donné tout peut s'arrêter car vous n'avez plus la maîtrise de rien. Un moment à la fois étrange, mais tellement fort puisque on sait qu'on a poussé les limites de ses capacités et bien plus encore. Cette impression d'être allé au bout de soi-même, seul contre tout, encore une fois je cherche les mots mais ne les trouve pas, il faut le vivre...
  Puis ce moment d'exception ou tout s'arrête,  le passage de la ligne les bras levés, dans un état second, même les larmes que je m'attendais à avoir ne viennent pas,  elles me montent par contre en ce moment en me remémorant cette arrivée. Je pense que je n'aurais pas pu faire un km de plus, et regrette de n'avoir pas pu savourer autant cette dernière ligne droite tant j'étais dans le dur. Mais je suis finisher...

J'ai passé un temps fou sous la la lance des pompiers, pour essayer de retrouver mes esprits, retrouver un état "normal", ça m'a remis en place et j'ai repris un peu à la fois la lucidité. J'ai pris mon t-shirt, ma médaille tout en remerciant tous les bénévoles qui ont fait un boulot extra, j'ai bu, manger des fruits et suis allé retrouvé Freddy et ma chérie.


Quelle aventure, quels moments de joie, que d'émotions parcourues, je ressens ces frissons qui m'ont parcourus la nuque à plusieurs reprises durant ce marathon, tant on vit des choses fortes durant la course, ces moments de solitude, ces moments où l'on se retrouve seul face à nous même,  nous et notre mental, car c'est de ça qu'il est question: la force mentale, être un guerrier dans sa tête,  ne pas se laisser envahir par la petite voix qui te dit d'arrêter et au contraire savoir pousser encore plus, comme pour dire tu ne m'auras pas.

J'ai vécu une expérience extraordinaire, très dure et très belle à la fois. Je la recommande à tous, tout est dans la tête, à condition d'avoir bien préparé son corps avant, on ne s'improvise pas marathonien, c'est du travail, des sacrifices, du temps et de la volonté. Mais ça doit rester aussi un plaisir.

L'après est très fort aussi, avec les courbatures, il m'était même compliqué de monter une bordure, j'avais du mal à parler encore 1h après, j'avais les mots qui sortaient difficilement et avaient du mal à former des phrases, ça me fait rire maintenant, mais sur le coup c'est étrange. Je suis vraiment allé au bout de moi même,  et j'en suis fier.

Au fait j'oublie le plus important: le chrono 3h27 et une 4350eme place sur près de 42000...

J'ai souffert pour parcourir à pied la route vers l'hôtel, encore plusieurs km de plus dans les jambes, et j'ai réellement pris conscience de ma perf en repassant au km 30 et en voyant la souffrance que subissaient les coureurs encore en piste, j'ai été marqué par le nombre de personnes qui marchaient, limite autant de marcheurs que de coureurs. La chaleur et les tunnels auront pris le dessus sur beaucoup d'entre nous. Je suis rentré, j'ai pris un bon bain et mis de la crème, et après coup je me dis que cette marche m'a fait du bien pour la récup. Même si je marchais comme un robot lol.

L'heure est venue de partager ces moments là autour d'une bière au bar de l'hôtel avec une partie des amis de route.
On partage nos divers ressentis, et on est content de voir que malgré nos fortunes divers, on a tous assuré, tous les membres de l'h2r sont finishers du 40 ÈME MARATHON DE PARIS, et cela malgré un soleil étouffant.  Félicitations à tous et un grand merci à tous pour votre soutien, vos encouragements, vos accompagnements et autres.

J'ai pris plaisir à lire vos mails, SMS, mots facebook et autres au sortir de la course et de voir qu'autant de personnes ont suivi de près ou de loin ma belle aventure.

Je suis finisher et fier de cette grande expérience que je recommande à tout le monde.

Un grand merci au club H2R, et à sa team Paris, à Clothilde et Philippe pour leur plan,  à ma chérie, ma famille et belle famille, aux amis et notamment Freddy d'avoir fait le déplacement, encore une fois à Mr Mazingue mon ostéopathe, et surtout un grand merci aux organisateurs et bénévoles pour ce travail formidable, ainsi qu'à tous ces inconnus massés sur les bords de la route pour te soutenir et mettre une ambiance et une atmosphère formidable, et à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à cette aventure...

Maintenant place au pot vendredi au club, et nous serons de la partie pour aller encourager les amis au marathon du Louvre, je connais maintenant l'importance d'avoir du soutien sur le bord de la route...

lundi 28 mars 2016

Des terrains de foot au marathon de Paris...

Juin 2014, une saison de football de plus qui se termine... que faire? Le plaisir n'y est plus, le football devient une contrainte!
Suite aux sollicitations, c'est parti, ça sera une année supplémentaire, mais cette fois en vétéran, ça sera certainement plus agréable. Pendant les vacances comme tous les ans je vais courir... J'ai toujours aimé ça, j'ai même parfois des regrets de ne pas avoir fait de l'athlétisme étant jeune.

Septembre 2014 la saison commence, malgré un poste inhabituel (arrière droit), je retrouve plaisir à jouer, mais petit à petit celui-ci se perd, le fait de jouer le dimanche matin lol, l'ambiance des terrains qui ne me convient plus, pas d'entrainement...

La je me dis, comme ça m'est déjà arrivé souvent, et si je me mettais à la course... j'y ai souvent pensé mais je me suis toujours dit que ça devait être compliqué de se motiver à courir régulièrement alors qu'on est tout seul.
Je décide alors de finir ma saison et de me mettre à la course la semaine.

Noël 2014 j'achète une montre garmin et me voilà lancé dans la course à pied. Au début pour moi courir: c'est aller vite. Je ne sais pas courir doucement, au foot j'étais toujours devant quand on courait, courir pour moi était une compétition.

Le mois de Janvier 2015 ne nous laisse pas trop la place pour jouer au football, avec un ami (Pierrot) on se lance dans un programme d'entrainement trouvé dans un magasine: 8 semaines pour gagner 1km/h de VMA.
Nous prenons du plaisir à courir ensemble entre fractionnés, endurance fondamentale et sorties longues (enfin je pensai à l'époque, mais bien plus tard je découvrirai les vrais sorties longues 😁).

Le 1er Fevrier, un dimanche je me lève et Mag me dit:" tiens il y a la crapahute ce matin à Herlies".
Pas une ni deux, je saute dans mes baskets et c'est parti pour ma 1ère course "trail", et je découvre une super ambiance, j'y perds mes 2 baskets dans la boue et finis ma 1ère course de 10km en 46 minutes.
Ce fut l'occasion pour moi de prendre un premier contact avec le CALH désormais rebaptisé H2R.
Je prends de plus en plus de plaisir à courir (et à acheter des vêtements et accessoires aussi lol) et de moins en moins à jouer au foot!
Je motive Pierrot et on s'inscrit au trail des remparts de Lille.
Armés de nos sacs d'hydratation, de nos gels (première pour moi), de nos lampes frontales et des mes nouvelles baskets speedcross 3 de chez Salomon (j'ai retenu la leçon à la crapahute), nous voilà partis pour 22,4 km de trail, une superbe expérience. Je ferai la moitié avec Pierrot et le laisserai après, les jambes me démangeant lol. Je finirai en 2h12.


Je continuerai l'entraînement régulier en Mars, Avril et Mai. Je continuerai aussi les achats: vêtements, accessoires et même un tapis de course.

Au mois de Juin je m'inscris pour mon 1er 10km, j'aimerais faire un temps, voir ou j'en suis. Mon espoir sur 10 être un jour sous les 40 minutes. Mais ça c'est pas pour maintenant lol.
Jour "j" à Sainghin en weppes un temps super pour courir, ma chérie s'est elle inscrite sur son 1er 5 km et réussit à le finir, je suis fier d'elle.
Je n'ai pas vraiment de plan de course si ce n'est de ne pas me cramer dès le départ. Ça part vite, je décide alors de me stabiliser autour des 4'15 pendant les 5 premiers km, puis me sentant bien je décide de pousser et je fais les 4 suivants en 4'. Pour finir je sprinte sur le dernier et je finis en 40'37. Inespéré et encourageant, un plaisir immense.

Malheureusement boulot oblige et ses déplacements, juin et juillet je ne courais pas beaucoup. Au mois d'août vacances en Espagne et reprise de la course, ça y est le football c'est fini pour moi et j'envisage secrètement un jour de courir un marathon...et si c'était l'année prochaine?!

Mes objectifs maintenant? Cumuler les courses officielles.
Et puis découverte du club d'Herlies avec ma chérie qui s'y est mise aussi. Merci à Mag sa collègue pour nous l'avoir bien vendu. J'y allais au départ plus pour accompagner ma compagne, mais j'y ai vite découvert un club très familial, avec de très belles personnes, on y trouve de tous les âges,  de tous les niveaux, des gens à l'écoute et de très bons conseillers.

Le 20 septembre, grâce au club, ma chérie finit son 1er 10km à Fournes, je l'ai accompagnée tout le long pour la motiver, une grande fierté pour elle de le finir, et merci au club et à Yvon qui a toujours été là avec elle aux entraînements.
 Pour moi Septembre est mon 1er semi-marathon, ça sera celui de Lambersart, et notamment les retrouvailles avec Simon ancien copain de classe. Ça fait plaisir et comme lors de mon 10 à Sainghin le temps est super. Tout est là pour faire qqch. Mon temps 1h34, je suis fier de moi, ça motive à continuer de s'entraîner!


Courir au club apporte énormément, entendre parler des marathons, voir les gens se préparer pour Amsterdam, ou le Médoc ou encore New-York me donne des envies... Après divers discussions, notamment avec Greg, je me dis que le marathon de Paris pourrait être un très bon 1er marathon. Mais celui-ci n'est pas au programme du club pour l'année prochaine. Que faire? Ça doit être dur de se préparer seul! Et suite aux entraînements je me rends compte que certains le font. Allez rdv est pris, un moment il faut se lancer, le 6 octobre l'inscription est faite, ça y est je me lance dans qq chose d'énorme. Le MARATHON DE PARIS j'arrive!

Ce projet me booste, je continue les achats à tout va, m'entraîne et change mon mode de vie, je mange plus sainement,  sans toutefois me priver non plus.
Je continue de participer à des courses: Emmerin 15km en 1h02, super chrono malgré une erreur de parcours.  Baisieux une semaine plus tard avec 15km en 59'50 je me sens bien. Fretin le 11 novembre avec 18,6km en même pas 1h20, mais celle-ci fut plus dure.


Pour finir l'année un dernier objectif, faire un 10 en moins de 40'. Pour cela entrainement fractionné, malgré des signes évidents de fatigue physique, mais ça on s'en rend compte tjrs trop tard.
Objectif donc telethon de Wavrin.

Puis là arrivent les attentats du 13 novembre à Paris, une horreur, des actes inqualifiables, et malgré tout ce qu'il peut être dit, de continuer à vivre etc... beaucoup de choses s'arrêtent,  le Téléthon de Wavrin est annulé, plein de pensées aussi pour Paris, va t'on pouvoir le courir, n'est il pas risqué de le faire. Dans quel monde on vit, mais comment peut-on en arriver là?!

Toujours est-il que le Téléthon étant annulé, je m'accorde un petit foot en salle, ça va faire du bien... ET LA C'EST LE DRAME! Ça craque au dessus du genou, repos pdt qq jours et petit footing, et là toujours douloureux mais au repos. Médecin, irm, pommade et tout ce qui va avec et toujours cette gêne au repos. Ça part en vrille dans ma tête.  Je loupe aussi le Téléthon d'Aubers avec le club qui aurait pu être l'occasion de se tester sur du long. Cette période qui a duré 1 mois et demi a été très difficile pour moi, mais aussi pour ma compagne qui a subi çà avec beaucoup de compréhension et de soutien.
Dur d'être blessé mais de ne pas savoir ce qu'on a, si ça va durer, si ça va remettre en cause tous vos projets c'est encore plus dur.
On part aux sports d'hiver pour Noël, malgré le fait qu'il n'y ait pas de neige, on s'aére et on balade beaucoup, ça fait du bien, même si cette gêne est bien présente.

Début janvier passage chez un kinésithérapeute du sport, il ne trouve rien, il me prescrit un traitement à l'arnica, mais le mal est toujours là. L'échéance se rapproche et je me dis de plus en plus que ça va être compliqué d'être prêt pour le 02 Avril. Je vais alors voir mon ostéopathe qui me manipule et détecte ce qui ne va pas. Ce n'est pas encore le top, mais c'est mieux. Je recours un peu et fais le Téléthon de Wavrin, mais suite à cela, pointe musculaire sur le quadri et derrière la cuisse. Je suis pas bien dans la tête. Je prends alors 2 semaines de repos complet, je louperai le début de la prépa avec les potes, mais mon corps à besoin de souffler.

Je décide alors d'acheter le cuissard et les manchons de compression bv sport et je reprends tout doucement pendant 2 semaines, sans forcer. C'est dur de voir les autres commencer la prépa sans toi et de se demander si ça va tenir et si on aura assez de temps pour se préparer! Mon objectif qui était moins de 4h en espérant faire 3h45 n'est plus trop d'actualité. Au bout de ces 2 semaines, je décide de me raccrocher au groupe Paris, muni de mes cuissards et manchons qui ne me lâcheront plus jusqu'au bout tant ils me font du bien.
Dans la tête je suis perplexe, les 1ères séances de fractionné sont très dures pour moi, je me pose des questions si je vais savoir suivre, mais la 2eme semaine passe mieux, et je continue donc le programme 3h30 avec Armand. A la base, histoire de se faire mal à l'entrainement, mais en visant les 3h45. Puis le rythme et les jambes reviennent, je reprends du plaisir à courir et les petites contractures disparaissent.
Au fur et à mesure des entraînements,  l'objectif 3h30 est dans un coin de la tête,  tant on sent la progression à travers les entraînements.
On enchaîne les fractionnés en se serrant les coudes, je fais qq séances seul car Armand est devenu papa, félicitations à lui. On enchaîne aussi les sorties longues, un réel plaisir de les faire avec ce groupe avec qui on partage de supers moments, c'est aussi l'occasion de tester nos produits pour le jour "j" et nos équipements.

On est à 4 semaines de l'échéance, il est venu le moment de se tester sur le semi de Fleurbaix, le temps est menaçant,  cette sortie est un passage important du plan, pour moi qui suis sur 3.30, je dois le terminer en 1h37. Je sais que je peux le faire, je l'ai déjà fait, et je me lance le défi de passer sous les 1h30, même si ce n'est pas dans le programme ça peut être bon pour le moral, le tout étant de faire attention à la blessure. La météo se maintient malgré le vent et le chrono est réussi 1h28m50s. Je suis super content car en plus je ne suis pas trop dans le dur à la fin. Ça va me booster pour la suite.
À l'heure où je vous parle on est à J-6 du marathon et le plus gros de la prépa est derrière nous, ce fut beaucoup de sacrifices et de courage, il faut du mental et être bien entouré, j'ai mis un peu ma vie de côté pendant 8 semaines, finies les sorties, finis les kebabs, fini l'alcool, les frites, les gâteaux... Peu de temps passé avec les amis et la famille, mais rassurez vous c'est bientôt fini... avant le suivant lol. À une semaine du marathon j'ai perdu plus de 5kgs, je ne faisais pourtant que 68/69kg, j'ai également dépensé de l'argent, du temps, de l'énergie, j'ai fait attention à mon sommeil, mais je suis sûr que ça en vaut la peine!
Nous avons vécu une aventure humaine exceptionnelle, le marathon ça n'est pas que les 42,195km. Pour nous ça a été une expérience enrichissante à bien des niveaux, ce fut l'occasion de partager sur toutes sortes de choses, les vêtements, l'alimentation, les douleurs, les expériences des uns et des autres, mais aussi l'occasion de se découvrir, de se soutenir, et de passer des moments inoubliables.



Si en me lisant vous vous dites que vous voudriez bien faire un marathon, mais que ça vous semble insurmontable, et bien moi je vous dis inscrivez vous dans un petit club, partagez, échangez avec les autres et vous verrez qu'il y aura toujours des gens de votre niveau avec qui vivre cette aventure. Nous avons nous partagé cette prépa à plusieurs sans pour autant avoir les même objectifs.

À une semaine donc de ce grand rdv, je voudrais déjà remercier tous ceux qui m'ont amené à cette aventure:
-La 1ère personne et la plus importante qui m'a soutenu et surtout supporté pendant tout ce temps c'est ma chérie, les repas diététiques que je t'impose, le tps passé à l'entraînement, dans les magasins de sport, sur internet à me documenter, mes humeurs quand j'étais dans le doute, et tout ce que j'oublie.
-Le club d'Herlies H2R qui m'a donné l'envie de me lancer dans cette grande aventure, avec notamment Patrick et son son accueil au club, les récits des marathons passés (celui d'Amélie à Amsterdam), les conseils de Nouredine,  Clothilde, Philippe, René et bien d'autres encore, merci à Clotilde et Philippe aussi pour leur plan d'entrainement, et bien sûr à la team Paris avec qui on a partagé cette aventure. Je ne citerai que qq noms, Armand mon compagnon de labeur sur le 3.30, Seb et Vianney avec qui on a échangé beaucoup sur la nutrition et l'équipement, Jeff notre Monsieur organisation, et Geo notre bout en train entre autres.
-les amis aussi pour qui j'ai dû être très chiant ces derniers tps en soirée,  et à qui je n'ai pas accordé beaucoup de temps. Ne vous inquiétez pas, je vous réserve une soirée arrosée pour remettre tout ça en ordre
-Pierrot avec qui j'ai commencé à courir
-mon ostéopathe qui aura depuis plusieurs années su me remettre d'aplomb. Et notamment depuis le mois de janvier où il me suit pour m'aider à être prêt le jour "j". Merci Mr Mazingue
-mais aussi à ma famille, à off course lille, Sully (salomon), Greg Mulier pour ses conseils et à tous les autres que j'ai pu oublier.

Et un grand merci à eux aussi qui m'ont accompagné dans tous ces moments:



J'ai décidé d'écrire ceci avant le marathon car je ne sais pas comment ça va se passer, et selon le résultat et le déroulé de la course, ça aurait peut-être été dur de raconter tout ça.

Je vous donne donc rdv dans une semaine afin de partager avec vous mon expérience, mon ressenti, ce qui a fonctionné ou non et si j'ai fait les bons choix de course. Mais quoiqu'il arrive et quelque soit le résultat, j'ai vécu et je continue à vivre une expérience exceptionnelle.

Merci à tous et bon courage à tous les participants du marathon de Paris.